Vivre près de sa résidence secondaire : une nouvelle manière de vivre

Avec l’augmentation des prix de l’immobilier et la hausse des taux d’intérêt, le modèle traditionnel de la résidence secondaire lointaine semble s’essouffler. Face à ces bouleversements, une nouvelle tendance émerge : la résidence secondaire de proximité. Idéalement située à moins d'une heure ou une heure trente de l'habitation principale, elle répond aux nouvelles attentes des acheteurs en termes de rentabilité, d'accessibilité et de durabilité.

Le modèle traditionnel en question
Il y a encore dix ans, investir dans une résidence secondaire au bord de la mer, à la montagne ou à la campagne était un choix judicieux. Les prix de l'immobilier étaient encore accessibles, les taux d'intérêt historiquement bas et la location saisonnière suffisait souvent à couvrir les charges.
 

Mais la donne a changé. Les prix ont flambé (+40 % en dix ans dans certaines zones), et les taux d’intérêt ont été multipliés par quatre. Résultat : les rendements locatifs ne parviennent plus à compenser les coûts financiers. Un exemple frappant est celui d’une maison de 100 m² au Touquet, achetée un million d’euros, se louant 2 500 euros par semaine en haute saison. Pour équilibrer les charges financières, il faudrait la louer seize semaines par an, un objectif difficile à atteindre.
 

En parallèle, certaines municipalités (Biarritz, Saint-Malo, etc.) restreignent les locations saisonnières, compliquant encore la rentabilité des biens.

Une alternative : la résidence secondaire de proximité
Face à ces contraintes, de plus en plus d’acheteurs se tournent vers des résidences secondaires proches de leur domicile. Pourquoi ? Parce qu'elles offrent :
- Une accessibilité facilitée : à moins d'une heure de route, il est possible de profiter du bien plus régulièrement, pour un week-end ou même du télétravail.
- Des prix d’achat plus abordables : les biens situés en périphérie des grandes métropoles restent plus accessibles que ceux dans les zones touristiques.
- Un usage optimisé : les propriétaires peuvent s’y rendre plus souvent, maximisant ainsi l’utilisation du bien.
- Un impact carbone réduit : moins de trajets longue distance, un argument de plus dans un contexte de transition écologique.

Trois destinations phares : le choix de la proximité
Vallée de Chevreuse (Île-de-France). À moins d'une heure de Paris, ce havre de verdure séduit de plus en plus les citadins. Randonnées, villages pittoresques et charme naturel font de cette région un choix privilégié pour les Parisiens en quête d’évasion proche. Avec des prix encore abordables (moins de 4 000 €/m² pour une maison ancienne), l’investissement reste attractif.
 

Autour de Bordeaux. Loin de l’effervescence du bassin d’Arcachon, certains Bordelais préfèrent désormais les petites propriétés viticoles à moins d’une heure de la métropole. Les prix y sont nettement inférieurs, autour de 2 400 €/m², et les perspectives de valorisation patrimoniale sont réelles. Ces domaines offrent un double usage : résidence secondaire et activité œnotouristique.
 

Côte d’Opale (Nord). Accessible en une heure depuis Lille, cette destination est en plein essor. Des communes comme Wissant ou Hardelot offrent un cadre naturel préservé, des plages superbes, et des prix 40 % inférieurs à ceux du Touquet. Contrairement à d’autres stations balnéaires, l’activité y est dynamique toute l’année.

Vers un nouvel art de vivre ?
Cette nouvelle tendance illustre une adaptation pragmatique aux réalités économiques actuelles. Plutôt que de viser lointain et coûteux, de nombreux acheteurs privilégient désormais l’accessibilité et la rentabilité. Le modèle de la résidence secondaire de proximité pourrait bien redéfinir l’idée même de l’évasion, en conciliant rationalité économique, bien-être et écologie.
 

L’avenir dira si cette nouvelle approche deviendra le standard de demain, mais une chose est sûre : les résidences secondaires ne disparaissent pas, elles se rapprochent.

 

(Source: Seloger)